ACTES DE LA CONFÉRENCE SUR LA PURIFICATION DE LA MÉMOIRE :Mémoire purifiée ,peuple unifié
La Commission Justice et Paix de l’Eglise Catholique au Rwanda met en place depuis plusieurs années des actions et des initiatives de reconciliation au sein de la communauté. Ce sont des actions qui sont, pour la plupart, basées sur des approches définies suivant le contexte et les réalités d’un diocèse, l’objectif culminant de ce travail est une société rwandaise réconciliée et résiliente.
Pour le succès de ce processus de réconciliation, le pardon est primordial, il guérit. Il est bénéfique à qui le demande et à qui l’accorde. Le pardon est inséparable de la vérité et de la sincérité. C’est le manque de cohérence entre pardon et vérité qui reste un défi dans ce chantier de la réconciliation et cela entraine une sorte de formalisme au lieu d’une réconciliation sincère. Ce manque est à la base de la persistance des attitudes négatives et destructives telles l’idéologie du génocide, les stéréotypes et préjugés, et toutes sortes d’attitudes révisionnistes et divisionnistes.
Dire la vérité c’est dire l’histoire car, la faute ou l’offense est une réalité qui a eu lieu dans le temps, commise par les personnes contre les autres personnes. Cela nous pousse à abonder dans la réflexion du Pape Benoît XVI lorsqu’il écrit que « la faute est une réalité, une force objective; elle a été la cause d’une destruction qu’il faut réparer. Aussi, pardonner c’est bien autre chose qu’ignorer, ou vouloir oublier tout simplement. La faute doit être assumée, réparée et ainsi dépassée ». Ainsi, l’histoire s’avère nécessaire dans la démarche d’une réflexion rétrospective.
Dans le même angle, Saint Jean-Paul II évoque une autre démarche effectuée dans le cadre de la repentance et de la demande du pardon pou
r les erreurs commises qui est la purification de la mémoire. Pour lui, la purification de la mémoire évoque incompréhension, malentendus, préjugés, inertie, indifférence, insuffisance de la connaissance mutuelle.
Dans cette démarche l’individu et/ou la communauté réfléchit aux fautes du passé qui pèsent sur son histoire. Le pape Jean-Paul II insiste : « Reconnaître les fléchissements d’hier est un acte de loyauté et de courage qui nous aide à renforcer notre foi, qui nous fait percevoir les tentations et les difficultés d’aujourd’hui et nous prépare à les affronter ». La purification de la mémoire demande à tous un acte de courage et d’humilité pour reconnaître les fautes commises.
En se basant sur l’histoire du Génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994 avec des conséquences néfastes, l’Eglise Catholique au Rwanda veut engager en son sein un dialogue dans le processus de purification, de guérison de blessures pour le rétablissement du tissu social dans la vérité. C’est donc dans cette perspective que la Commission Episcopale Justice et Paix Rwanda a organisé, au mois d’août 2024, une conférence d’échange sur la purification de la mémoire et son importance dans le processus de réconciliation, de résilience et de restauration de la cohésion sociale sincère et véritable.
Dans les pages suivantes, nous vous partageons les Actes de la conférence pour susciter votre curiosité scientifique et surtout compter sur votre expérience afin de contribuer à ce processus déjà engagé.
Nos remerciements
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