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« TUBE UMWE – SOYONS UNIS »

Le 11 juillet 2025, la CEJP Rwanda, en partenariat avec le CCFD-Terre Solidaire, a clôturé la phase pilote du projet « Tube Umwe – Soyons Unis », mis en œuvre par la Commission diocésaine Justice et Paix de Byumba à Mutete, dans le district de Gicumbi. Le projet en question a comme objectif de favoriser la guérison sociale, la cohabitation pacifique et la résilience communautaire dans les communautés touchées par le Génocide perpétré contre les Tutsis.

 

UNE JOURNÉE RICHE EN TÉMOIGNAGES

 

Cette journée a été marquée par des témoignages poignants. Des rescapés ont exprimé leur capacité à pardonner, tandis que des ex-détenus, ayant purgé leur peine, ont partagé leur cheminement au sein des groupes d’unité et de réconciliation. Suivis par la Commission Justice et Paix de Byumba, ces anciens détenus ont appris à reconnaître leurs erreurs et à demander pardon à ceux qu’ils ont blessés, tout en apprenant également à pardonner.

 

 

L’Abbé NIRAGIRE Valens Secrétaire Général de la Commission Épiscopale Justice et Paix (CEJP) a appelé les membres des groupes d’unité et de réconciliation à ne pas hésiter à demander pardon et à faire preuve de clémence. Il a souligné l’importance de vivre en harmonie.

De son côté, le Vice Maire du District de Gicumbi a exprimé sa gratitude envers l’Église Catholique et la CEJP pour leur soutien dans la réconciliation des familles, après la tragédie qui a frappé notre pays où la réconciliation semblait quasiment impossible.

La délégation de CCFD-Terre Solidaire était composée de Virginie Amieux présidente, de Charlotte de PONCINS, Directrice de partenariats internationaux et de Samuel Pommeret. Madame Virginie, Présidente de CCFD-Terre Solidaire, a remercié avec humilité tous les membres des groupes d’unité et de réconciliation, et a montré à quel point elle est vraiment contente de leurs exploits. Elle a admiré le courage des uns et des autres et leur résilience pour la construction du pays.

 

TÉMOIGNAGE D’UN RESCAPÉ

 

Je suis rescapé du génocide à Mutete. J’ai perdu toute ma famille durant cette tragédie, me retrouvant seul face à l’horreur.

 Après le massacre de 1994, la situation n’a pas été facile, surtout avec les personnes qui avaient assassiné mes proches. Lorsque la Commission Justice et Paix a commencé à parler d’unité, de réconciliation et de pardon, cela m’a semblé extrêmement difficile. Je ne voulais même pas entendre ces mots. Quand ceux qui avaient tué ma famille s’approchaient de moi, je les repoussais. Je n’arrivais pas à leur pardonner.

 Peu à peu, grâce à la Commission Justice et Paix et à notre paroisse, j’ai appris à pardonner, au point d’héberger l’un de ceux qui m’avaient causé du tort.

 Je remercie sincèrement l’Église et la Commission Justice et Paix pour leur soutien.

 

TÉMOIGNAGE D’UN EX-PRISONNIER

 

Je suis un ex-détenu qui a été libéré par le Gacaca après 10 ans et six mois d’incarcération.

 Je tiens tout d’abord à remercier la Commission Justice et Paix, qui nous a permis de vivre en harmonie, tant entre nous qu’avec nous-mêmes.

 À ma libération, j’éprouvais de la honte et je n’arrivais pas à marcher dans la rue la tête haute. J’avais peur des personnes à qui j’avais causé du tort, et j’avais perdu ma voix parmi les autres.

 

 

 Un jour, la Commission Justice et Paix a annoncé par le biais de la paroisse que tous les ex-détenus désireux de demander pardon et de s’intégrer dans des groupes d’unité et de réconciliation étaient invités à se présenter. Je me suis demandé par où commencer, vu ma situation, mais j’ai puisé dans mon courage. J’ai commencé à approcher ceux à qui j’avais fait du mal. Une famille m’a demandé de leur rembourser au moins la valeur de leurs biens. J’ai ressenti un soulagement ; c’était un premier pas vers le pardon.

 Depuis lors, j’ai intégré le groupe d’unité et de réconciliation. Nous contribuions tous de manière égale, qu’on soit rescapé ou ex-détenu. Grâce à ces cotisations, j’ai pu indemniser la famille, et ils m’ont ensuite accordé leur pardon. Ce soir-là, nous avons même partagé une bière ensemble.

 Petit à petit, toutes les familles ont réussi à me pardonner. J’ai également encouragé d’autres ex-détenus à demander pardon, car je ne portais plus ce fardeau sur mes épaules. Je souhaitais qu’ils puissent vivre la même libération.

 Je remercie sincèrement la Commission Justice et Paix, notre paroisse, et tous les membres des groupes d’unité et de réconciliation.

 Ejo ni heza!

 

UN MOMENT DE CONVIVIALITÉ

 

La journée s’est terminée par un moment de convivialité, symbole d’unité et de réconciliation, en accord avec la culture rwandaise. Ce rassemblement a renforcé les liens entre les participants et a illustré l’esprit de solidarité qui émerge de ces initiatives.

 

IMPACT DU PROJET

 

À l’issue de la cérémonie, une visite a été organisée dans deux familles qui ont bénéficié du projet. Ces familles ont reçu des machines à coudre, destinées à les aider dans le développement de leurs activités économiques et à améliorer leurs conditions de vie.

 

Le projet « Tube Umwe – Soyons Unis » continue d’œuvrer pour la réconciliation et la cohésion sociale au Rwanda et cette journée a été un pas important vers un avenir promettant. Les membres d’associations d’unité et réconciliation de la paroisse Mutete en ont témoigné.

 

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